Publié le 22/05/2025 par Nathalie Strauch | 16 min de lecture
Sujets : Analyse de marché, Géomarketing, Marketing, Sectorisation, Supply chain
Réussir la restructuration de sa supply chain avec l’analyse territoriale
La supply chain se développe et prend une importance croissante dans un environnement mondialisé. Mais elle est en première ligne pour absorber les contrecoups des crises politiques ou économiques qui se multiplient, qui plus est dans un monde où les préoccupations écologiques, notamment autour de l’importance des bilans carbone, sont devenus majeures.
C’est souvent autour de la supply chain (maîtrise des achats en passant par la logistique jusqu’au transport) que les entreprises cherchent à réduire les coûts pour absorber les aléas des échanges tout en garantissant la satisfaction du client final.
Se pose alors la question de l’organisation générale de toute la chaîne d’approvisionnement et de son optimisation. Il s’agit de mettre en place, avec une vision long terme, un schéma directeur supply chain pour suivre tout le processus, depuis les matières premières jusqu’au client final, avec un focus sur chacun des maillons intermédiaires : état des stocks, livraison à un entrepôt donné, types de transports, ….
Gagner en compétitivité
Il faut pouvoir planifier et gérer le « trajet » de chaque élément individuellement, mais aussi suivre et coordonner les flux, pour rendre l’activité plus agile et avoir une meilleure réponse globale face aux perturbations. Un schéma directeur logistique est aussi un excellent moyen pour garantir la compétitivité en mettant en avant des points d’amélioration, source d’économie : meilleurs emplacements d’entrepôts, réflexions autour des coûts de transports, volonté de diminuer l’émission de gaz à effet de serre…
Pour la supply chain et chacune de ses composantes (achats, transports, logistique et stockage), les maitres mots deviennent agilité, suivi, réactivité … Voyons comment et pourquoi y parvenir.
Ce qui pousse les entreprises à repenser leur logistique en profondeur
Pourquoi optimiser la supply chain ?
Au niveau national comme international, des changements interviennent fréquemment et de manière peu prévisible. Ils peuvent pourtant avoir de nombreux impacts sur les activités des entreprises. On peut citer par exemple la pandémie de Covid 19, le Brexit, les tensions sur les prix des produits pétrochimiques suite à la guerre en Ukraine, le blocage du port de Shanghai, la flambée des droits de douane promise par l’administration Trump, les attaques terroristes en mer Rouge fragilisant les flux maritimes Asie/Europe… Sans compter les changements de législation pour, par exemple, limiter la production de gaz à effet de serre et favoriser un environnement plus écologique.
La supply chain (et la partie transports) doivent faire face à ces nouveaux défis, d’autant plus que dans une économie mondialisée, les échanges se multiplient et se complexifient. Pour autant, les chaines d’approvisionnement doivent fonctionner coûte que coûte pour maintenir la productivité alors que certains marchés sont en plus en récession. Les entreprises doivent donc s’organiser pour faire face à ces défis logistiques et réduire au maximum les risques.
Comment faire face en période de transformation logistique ?
Il faut assurer une continuité des flux depuis les matières premières jusqu’au client final… L’agilité et la proximité sont désormais de vraies solutions et les entreprises doivent définir un schéma directeur logistique pour optimiser toutes les opérations tournant autour de l’approvisionnement et en particulier les transports. C’est aussi un moyen de faire face aux évolutions des marchés, sans faire le sacrifice des marges ou de la qualité de service.
L’optimisation de la supply chain et notamment de la partie transport ne pourra pas faire l’économie d’un état des lieux précis : entrepôts, fournisseurs, état des stocks, maillage du transport, flux…. Des gisements d’économies s’y cachent pour peu qu’on analyse l’existant sous le prisme géographique et en s’appuyant sur les évolutions du numérique. De cet état des lieux, on peut tirer des conclusions et prévoir une organisation globale de la supply chain tenant compte des aspects géographiques et en lien étroit avec la stratégie de l’entreprise.
Comment optimiser la supply chain aujourd’hui ?
Quelles actions pour alléger la facture transport et logistique ?
Un état des lieux complet de la supply chain et de la partie transport peut facilement se réaliser à partir des données de l’entreprise ; la grande majorité d’entre elles ont un caractère géographique : adresse d’entrepôts, de dépôts, de plateformes logistiques, de fournisseurs, de sous-traitants, de clients, déplacements des camions, visualisation des flux, …
Un logiciel comme Articque permet d’établir une cartographie des flux, de contrôler visuellement la chaîne d’approvisionnement, de stockage et de livraison et de prioriser les actions. Il permet également de géolocaliser les adresses sur une carte pour visualiser toute la richesse des données et faire apparaitre des faits cachés :
- entrepôt mal placé par rapport à la zone desservie (envisager un calcul barycentrique avec un poids de pondération à définir : UM, tonnage, CA, …),
- zones de livraison peu adaptées (envisager un plan de transport tenant compte de la sectorisation génétique, définir des hypothèses d’externalisation ou de répartition de charges sur de nouveaux sites),
- zones géographiques mal desservies (évaluation de la qualité de service avec une matrice de distance, transfert de la charge de livraisons/enlèvements vers d’autres sites, mise en place de pricing zones pour compenser les coûts de transport hétérogènes).
On peut aussi prendre en compte la concurrence. Apparait ainsi une vision cartographique d’ensemble du marché. Les Atlas d’Articque by ChapsVision sont une représentation de données à différents niveaux géographiques et avec différents niveaux de précision : par exemple, en zoomant sur un dépôt, on visualise les flux entrants et sortants : types de marchandises, tonnages, types de transport, délais de livraison, … Les interlocuteurs qui consultent un Atlas peuvent naviguer en autonomie, identifier des phénomènes et mettre consécutivement en place des actions.
L’analyse géographique de l’existant s’inscrit donc dans le projet stratégique de l’entreprise ; il fait ressortir des éléments importants d’économie : entrepôts dont la taille est inadéquate, circuits de livraison améliorables (trop grande distance parcourue pour certaines marchandises), importance des immobilisations, délais non respectés, camions non totalement remplis …
Comment optimiser les coûts de transport ?
Les coûts de transport peuvent facilement être optimisés en prenant en compte la dimension géographique ; en effet, le transport est au cœur des activités de supply chain. Intégrer dans un schéma directeur logistique la réalité des données routières est donc indispensable pour planifier la logistique, gérer les flux et in fine optimiser l’activité en offrant au client le meilleur prix et les délais de livraison les plus justes. Bert&You utilise d’ailleurs le géodécisionnel dans les appels d‘offre.
Pour mettre en place un schéma directeur logistique efficace, il convient de « traiter » l’ensemble des maillons de la supply chain et pas seulement la livraison du client, qui est juste le maillon final : approvisionnements, stocks tampons, partenaires, lieux de production avec leurs caractéristiques…. Et tout cela en lien avec la stratégie de l’entreprise ; il s’agit de visualiser le maillage territorial qui permet d’assurer les différents flux logistiques.
Des cartes interactives pour vous aider
L’atlas géographique d’Articque est un outil efficace pour évaluer les flux logistiques ainsi que la totalité de la chaine d’approvisionnement et distribution. Il permet une approche analytique basée sur l’aspect géographique, mais tenant compte aussi, en fonction de la stratégie de l’entreprise, de l’implantation et de la taille des entrepôts, des flux financiers, des tonnages transportés et par quel mode, de la disponibilité des chauffeurs, des délais, des gaz à effet de serre dans le cadre de la RSE.
On peut donc non seulement voir les poches de surcoût, mais aussi gérer et planifier à moyen ou long terme des évolutions tout en garantissant la qualité de service pour une satisfaction client maximale.
Car avec Articque le schéma directeur logistique confronte la vision stratégique à la réalité du terrain, grâce à des fonctions routières performantes (référentiel routier associé à des fonctions de paramétrage pour tenir compte de la modalité souhaitée et de ses particularités – paramétrage poids lourd type, vitesse maximale, type de marchandises, hauteur/longueur/largeur, poids par essieu, points à éviter ou privilégier comme le ferry, l’autoroute, …).
La dimension géographique est au centre du processus de planification et de décision pour révéler des corrélations entre l’activité et l’emplacement. On prend en compte les contraintes réelles du terrain qui n’apparaissent jamais dans un fichier : distances, temps de trajet (forcément différents en plaine ou en montagne), péages, ….
Plans de transport sectorisés et simulations d’implantation ?
Au-delà de ces données géographiques indispensables, on voit apparaître une autre notion : la sectorisation appliquée à la logistique, évidemment assise sur la réalité. Elle permet de mettre en place une organisation efficace et une couverture optimale du territoire en lien avec la stratégie globale. Elle doit tenir compte des contraintes métier, du marché et des contraintes géographiques : maillage, infrastructures routières, entrepôts et capacité, modes d’accès, …. La sectorisation est donc la réalisation d’un exercice complexe d’optimisation sous contrainte.
C’est une manière de repenser l’organisation logistique en considérant la charge à affecter à chaque site (territoire géographique, clients, …). L’objectif est d’arriver à une répartition harmonieuse du transport basé sur l’équilibrage de facteurs clé et d’affectation de cibles à proximité (livraisons et enlèvements). On peut ainsi maintenir un service efficient, réduire les coûts et disposer d’une supply chain plus vertueuse.
Réaliser simplement vos sectorisations
Articque est un outil parfait pour la réalisation de sectorisations : il permet de prendre en compte de nombreuses contraintes, de tester plusieurs solutions, de visualiser chaque résultat et de comparer. On peut facilement revenir en arrière pour modifier une donnée et voir le résultat sans pour autant perdre le travail antérieur. On peut choisir finalement le meilleur résultat en fonction de la stratégie. Et c’est assez facile !
La représentation cartographique des plans de transport montre à voir l’intérêt de définir précisément des secteurs : on évite ainsi les zones blanches ou mal desservies, les zones avec plusieurs types de dessertes. En couplant ces secteurs avec la position des lieux de production, des entrepôts, des distributeurs et clients, on peut ensuite définir des zones tarifaires, fonction de la proximité, de la facilité d’acheminement, du circuit de livraison à mettre en place (définir un ordre de livraison sur plusieurs clients pour optimiser chargements et trajets et éviter les kilomètres inutiles).
Avec un Atlas cartographique, on peut aussi s’apercevoir qu’une zone est mal desservie et qu’il y manque un entrepôt. Articque propose, grâce au calcul du barycentre pondéré, une méthode éprouvée pour définir le meilleur emplacement : on effectue des simulations d’implantations sous contraintes (en fonction des plus gros clients, ou des fournisseurs ou des autres entrepôts ou des flux logistiques en général) pour savoir où s’implanter au mieux et définir sa zone de couverture.
Avec une segmentation affinée et un positionnement d’entrepôts optimisé, on peut alors intégrer au plan de transports des matrices de distance tenant compte de la réalité géographique, des flux entrants et sortants et des zones isochrones. Là encore, Articque est parfaitement adapté pour tester différentes solutions afin de ne conserver que celle la plus en adéquation avec la stratégie globale et les objectifs de l’entreprise (faire un maximum d’économies dans le cadre de la RSE, assurer la livraison la plus rapide, …).
Optimisation du réseau logistique : le pouvoir des données géospatiales
Comment exploiter la cartographie stratégique pour piloter sa supply chain ?
On le comprend vite : Articque n’est pas seulement un logiciel de représentation cartographique de la supply chain, mais il donne à voir les particularités de celle-ci. On peut alors envisager des corrections, toujours dans le sens de la stratégie globale, dans le but d’assurer :
- Un meilleur cadrillage territorial (analyse de la desserte des zones blanches, remise à plat des transports dans les zones trop desservies ou trop traversées),
- Une analyse des circuits de transport pour optimiser les chargements des camions (meilleur taux de remplissage, regroupement de commandes si c’est possible) et éviter les retours à vide, extrêmement pénalisants,
- La réduction des kilomètres parcourus pour des délais de livraison plus courts et des frais de carburant réduits (impact sur la RSE),
- La rentabilisation des temps travail des équipes mobiles tout en assurant un meilleur équilibre avec la vie privée.
Avec Articque, on représente sans difficulté les données internes que l’on peut coupler avec des données externes facilement intégrables depuis le catalogue Articque Datamarket, qui présente par exemple la base Entreprises France où trouver facilement les concurrents, points de dépôt… Articque permet aussi l’utilisation de fonctions routières performantes, adaptées au mode de transport par camion.
Avec les Atlas interactifs, les données sont représentées à différents niveaux géographiques pour intégrer vision macro et micro. On peut ainsi analyser les données dans toutes les configurations pour arriver à la meilleure solution. Et comme nous l’avons vu précédemment, Articque est un logiciel de géomarketing parfaitement adapté aux simulations.
Quel est l’impact de l’analyse spatiale sur les décisions logistiques ?
L’objectif est de visualiser toutes les « poches » de surcoût pour optimiser toute la chaine :
- Visualisation des surdensités, lacunes territoriales, zones multi-desservies,
- Redéploiement des moyens de livraison selon les zones sous-desservies en évitant les retours en arrière, croisements, …,
- Optimisation de la sectorisation logistique avec des secteurs cohérents,
- Redécoupage des zones de distribution et mutualisation intelligente pour éviter les mouvements de camions non pleins ou les retours à vide tout en réduisant les délais,
- Scénarios d’évolution : reconfiguration ou implantation de sites, changement de mode de transport, nouveau fournisseur avec études d’impacts : cannibalisation, zones de chalandise, économies sur les circuits de transport…
- Prise en compte de l’empreinte carbone : déterminer l’impact environnemental des transports et livraisons,
- Arbitrage entre coût logistique et niveau de service client.
En fonction de la stratégie globale de l’entreprise et des contraintes qui pèsent sur elle, l’analyse spatiale est véritablement un excellent moyen de prévoir un plan de transport efficace, assis sur une planification long terme, qui prenne en compte la réalité des flux et échanges, du début à la fin de la chaine.
Conclusion
Le monde change très vite et les changements introduisent de l’instabilité dans ce qui était pensé comme solide. Pourtant la mondialisation de l’économie et des échanges est de plus en plus forte. Une des conséquences est un développement important de la logistique. Il faut pourtant que ce secteur s’adapte…
Le monde digital vient à la rescousse de la supply chain et des transports : l’analyse territoriale proposée par Articque est utile à l’élaboration et au suivi d’un schéma directeur logistique pour optimiser les opérations de gestion de la chaîne d’approvisionnement en planifiant, coordonnant, harmonisant et rationalisant tous les maillons.
Elle permet aussi de prendre les meilleures décisions basées sur des simulations dans le cadre d’études de rationalisation et de prévoir des implantations en intégrant les contraintes locales. Les résultats sont tangibles : baisse des coûts de transport, continuité de service, amélioration du maillage, baisse des émissions de gaz à effet de serre, tout en améliorant la flexibilité et la réactivité de l’ensemble de la chaîne.
FAQ
Comment anticiper les besoins de restructuration supply chain avant qu’une crise ne survienne ?
En combinant données internes (flux, stocks, transport) avec des indicateurs géospatiaux (densité client, saturation des axes, proximité fournisseur), on peut modéliser les fragilités potentielles du réseau logistique et tester des scénarios de résilience avant rupture.
Quels KPI spatiaux suivre pour piloter une transformation logistique ?
Taux de couverture géographique, ratio km/tonne livrée, pourcentage de zones multi-desservies, délais moyens par secteur, zones à faible rentabilité logistique, émissions CO₂ par itinéraire : ces indicateurs spatiaux permettent de quantifier l’efficacité réelle d’un maillage logistique.
Peut-on intégrer des données externes dans un projet de restructuration supply chain ?
Oui, et c’est même crucial : données socio-économiques, évolution démographique, accessibilité des zones (infrastructures, météo, trafic), zones à risques, taxation locale, etc. enrichissent l’analyse et permettent de caler les implantations futures sur des réalités marché.
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Quel est le lien entre sectorisation logistique et stratégie commerciale ?
Une bonne sectorisation logistique ne se limite pas à la desserte. Elle doit intégrer les logiques de zones de chalandise, priorités clients, seuils de rentabilité et alignement avec les zones commerciales prioritaires de l’entreprise.
Comment savoir si mon réseau logistique est surdimensionné ou mal réparti ?
En analysant le taux de couverture, les doublons d’implantation, les distances moyennes de livraison et le taux de remplissage des camions, on peut détecter des déséquilibres et des zones suréquipées ou sous-desservies.
Quels gains concrets attendre d’un projet de restructuration basé sur l’analyse géographique ?
Réduction des kilomètres parcourus, baisse du coût au colis livré, diminution des émissions CO₂, amélioration des délais de livraison, rééquilibrage des charges, rationalisation des stocks, meilleure résilience aux aléas.
À quel moment lancer une analyse territoriale dans un projet supply chain ?
Dès l’amont. Elle permet de poser un diagnostic initial objectif, de tester plusieurs scénarios avant tout investissement, et de justifier les décisions auprès des directions financière, commerciale ou générale.
L’analyse territoriale est-elle utile même sans transformation radicale ?
Oui. Même sans restructuration lourde, elle permet d’optimiser la sectorisation, d’identifier des micro-gisements d’économies, de fluidifier les tournées ou de mieux répartir les ressources.
Comment adapter mon plan de transport à la saisonnalité ou à la croissance ?
En modélisant des scénarios variables à partir de données historiques (volume, flux, délais) et en anticipant les pics d’activité par des ajustements géographiques dynamiques.
L’analyse spatiale peut-elle aider à améliorer le service client ?
Oui. En optimisant les trajets et en rapprochant les points de livraison des clients stratégiques, elle contribue à raccourcir les délais, à fiabiliser les créneaux et à limiter les incidents de transport.