SARIA utilise la sectorisation pour optimiser sa logistique complexe autour de la collecte des matières

SARIA est une entreprise de collecte des biodéchets, huiles usagées et dépouilles d’animaux dans le but de les valoriser, suivant le principe que les déchets des uns représentent la matière première des autres.

Khyder Hamriche est entré en janvier 2022 chez SARIA. Il travaille comme chef de projet logistique au sein de la division Organic to Power qui collecte biodéchets et huiles usagées pour ensuite les valoriser. A son arrivée, SARIA était déjà équipée d’Articque Platform et après une formation, il a produit ses premières analyses cartographiques.

L’importance majeure de la logistique chez SARIA

SARIA collecte :

  • Des biodéchets (matière organique : restes de fruits et légumes, restes emballés, restes de restaurant ou de supermarché, …). Dans ce cas, SARIA passe des contrats avec des grandes enseignes comme avec de petits commerces ou restaurants.
  • Des huiles usagées ;
  • Des dépouilles animalières : mort naturelle en élevage (les assurances des éleveurs mentionnent un équarisseur à faire intervenir), animaux tués sur les routes, dépouilles chez les vétérinaires, baleines échouées, produits non utilisables en sortie d’abattoir, …

La Division dédiée à la collecte de ces matières est organisée en 2 entités :

  • L’entité ReFood s’occupe des biodéchets (traités dans les 3 usines de méthanisation SARIA) et des huiles (valorisées par tricantation dans les 2 usines SARIA). Ces 2 types de matières sont transformés en chaleur, biogaz ou biocarburants. SARIA a ainsi mis en place une joint-venture avec Total pour produire du SAF – sustainable aviation fuel – énergie plus verte utilisée dans l’aviation.
  • Tous les produits animaliers sont regroupés dans l’entité SecAnim qui les traite dans 3 usines en France.

Au total, SARIA possède 45 implantations dans l’hexagone : les 8 usines de traitement et des centres de collecte chargés de répartir les différentes matières dans les usines. Ces centres peuvent être unitaires (ne traiter par exemple que des produits ReFood) ou partagés entre ReFood et SecAnim. Certaines usines ont également un centre de collecte intégré.

Tous les matins, les camions partent du centre de collecte, font leur tournée et récupèrent la matière. A leur retour au centre, celle-ci est rassemblée puis expédiée à l’usine de traitement. La collecte est réalisée avec un souci d’optimisation logistique ; ainsi, les camions ReFood, dont les clients sont plutôt situés en zone urbaine, peuvent récupérer les sorties de boucherie pour le compte de SecAnim.

Cartographier l’existant pour améliorer les tournées de collecte

Les premières cartographies réalisées par Khyder Hamriche sur Articque Platform ont permis de visualiser les implantations clients en fonction des matières collectées d’une part et les implantations du réseau SARIA d’autre part.

Sont apparues les zones avec une forte collecte sur une matière (par exemple les biodéchets) et les zones blanches sans collecte. La force commerciale a ainsi pu être réorientée pour développer la collecte en zone blanche.

Ces cartographies ont eu pour deuxième conséquence d’amener les logisticiens à revoir les conditions de chaque type de collecte. Prenons l’exemple des huiles : elles peuvent être collectées soit par pompage soit par remplissage de contenants. S’il y a de nombreux clients dont les huiles usagées sont récupérées par pompage sur un petit périmètre, il faut envisager d’envoyer sur cette zone un camion-citerne. De même, la taille du camion sera adaptée en fonction de la quantité de contenants remplis à échanger avec des contenants vides sur une tournée.

Carte des implantations de Saria France

La sectorisation de ReFood au service de l’optimisation logistique

Khyder Hamriche a établi avec Articque Platform une sectorisation pour ReFood, dont l’activité se concentre autour des grands centres urbains : la France est découpée en arrondissements ; dans chaque arrondissement, est évaluée l’activité sur l’année passée (nombre de clients, volume de matières, quantité par type de matière, nombre de stops). Il s’agit d’une approche strictement logistique établie grâce aux fonctions routières tenant compte de la réalité opérationnelle du déplacement des camions. Cette sectorisation a mis en avant certaines anomalies : un centre collecte dans la région d’à côté, 2 centres se cannibalisent.

Certains centres SARIA ont été conduits à revoir leur logistique de collecte suite à ces analyses cartographiques : comme ils visualisent la provenance et le type de matières récupérées, ils voient qu’il est inutile d’envoyer un camion de collecte par matière, chacun parcourant de nombreux kilomètres et devant forcément croiser sur sa tournée d’autres camions SARIA. Il est bien plus intéressant d’envoyer un unique camion faire une tournée multi-matières pour en plus optimiser le chargement.