Publié le 26/07/2022 par Véronique Méliot | Mis à jour le : 30/06/2025 | 11 min de lecture
Sujets : Géomarketing, Zone de chalandise
Les 9 critères à prendre en compte pour calculer une zone de chalandise
Lorsqu’on envisage l’implantation d’un nouveau commerce, on dessine sa zone de chalandise théorique pour évaluer son potentiel et optimiser ses chances de réussite. Pour correspondre à la réalité, une zone de chalandise se trace en utilisant des zones isochrones (correspondant à des temps de trajet). Puis on représente dans la zone des données de marché (socio-démographiques, concurrence, prospects…) pour évaluer le nombre de personnes cibles qui s’y trouvent et le chiffre d’affaires possible.
Mais comment calculer la taille de cette zone de chalandise ? En tenant compte de 9 critères essentiels :
Sommaire
1/ Pour calculer une zone de chalandise, il faut prendre en compte le type de commerce
2/ Les modalité d’accès jouent sur le calcul de la zone de chalandise
3/ Le réseau routier et les transports en commun jouent sur la taille de la zone de chalandise
6/ La différenciation de votre offre peut élargir votre zone de chalandise
7/ La présence d’obstacles naturels doit être prise en compte pour calculer une zone de chalandise
8/ Evaluer l’attractivité de la zone
Selon la nature de votre commerce, vous n’allez pas drainer des clients sur la même zone géographique. Pour une épicerie, par exemple, qui est un commerce courant et de proximité, la zone de chalandise est limitée à quelques minutes de marche. En revanche, pour un magasin spécialisé, les clients peuvent venir d’assez loin pour profiter de services qu’ils ne trouveraient pas ailleurs. Par exemple, des cavaliers cherchant du matériel d’équitation de bonne qualité et habitant dans des petites agglomérations de province seront prêts à se rendre dans l’agglomération principale pour renouveler leur matériel dans une boutique réputée.
Vous devrez donc décider si vous allez créer votre zone de chalandise à 5 minutes, à 10 minutes, 20 minutes… ou élargir encore beaucoup plus.
Selon le type de commerce envisagé, les clients ne viendront pas chez vous par les mêmes moyens. Pour calculer une zone de chalandise, il faut prendre en compte le mode de déplacement privilégié. Les clients devront-ils prendre la voiture, ou viendront-ils à pied ? Les transports en commun sont-ils une option ?
Répondre à ces questions vous permettra de décider si vous devez calculer votre zone de chalandise en tenant compte des distances à pied, en voiture, en vélo… ce que vous indiquerez à votre logiciel de géomarketing.
Quatre zones d’accès au même point selon différents modes de déplacement (Clermont-Ferrand)
Si votre commerce implique le besoin de venir avec un véhicule (exemple : vente de meubles…), il faut aussi prendre en compte le besoin des clients de se garer à proximité. Dans ce cas-là, soit on s’installe en périphérie en créant un parking (comme le fait IKEA), soit, si on est plus central, on s’assure de disposer un parking privé ou de places de parking abondantes à proximité. En effet, des clients qui savent qu’ils rencontreront des difficultés à se garer choisiront sans doute d’aller ailleurs plutôt que de devoir dénicher une place de parking.
Le maillage routier disponible pour se rendre dans un commerce joue aussi clairement : une meilleure accessibilité agrandit une zone de chalandise. Si le commerce est situé dans une zone piétonne, la zone de chalandise sera réduite (mais un accès facile par le tram, par exemple, peut changer la donne). Si, au contraire, l’implantation prévue se trouve à proximité d’une autoroute, la zone de chalandise est beaucoup plus étendue, car on peut y accéder rapidement via des axes à grande vitesse.
La présence d’un bon maillage de transports en commun est susceptible d’agrandir la zone de chalandise en rendant plus accessible le commerce. Evidemment, cette remarque vaut avant tout pour le cœur de ville.
Calcul de zone de chalandise à 20 minutes en voiture
Dans une grande ville, la zone de chalandise ne sera pas la même que dans une petite commune. A Paris, on compte de nombreux bouchers-charcutiers qui drainent la clientèle de leur quartier. Dans des zones plus rurales, où il n’y a qu’un seul boucher-charcutier par petite ville, et aucun dans de nombreux villages, l’artisan va attirer la clientèle de plusieurs communes des alentours.
Vous devrez tenir compte de ceci au moment de choisir le temps d’accès de votre zone de chalandise.
La taille de votre zone de chalandise va également dépendre de la pression concurrentielle à laquelle vous êtes soumis. Si vous êtes le seul commerce de votre nature dans la zone, les clients n’auront pas d’autre alternative que de venir chez vous. En revanche, si un ou plusieurs concurrents se trouvent à proximité, vous allez vous répartir la clientèle, et donc le chiffre d’affaires. Il faut aussi tenir compte des concurrents indirects : pour reprendre l’exemple d’une boucherie-charcuterie, même si aucun autre artisan du même genre ne se trouve à proximité, il faut tout de même prendre en compte les grandes surfaces proposant ce type de rayon.
Pour vous démarquer et emporter une plus grande part de marché, vous pouvez jouer sur différents leviers : une image de marque forte, une qualité de service supérieure pour assurer la satisfaction client, des avantages, des promotions…
Représentation de la concurrence dans une zone de chalandise théorique pour un concessionnaire automobile
Même pour un commerce dont la zone de chalandise est a priori limitée, il est possible de l’élargir considérablement en jouant sur une offre bien calibrée. Par exemple, une boulangerie a une zone de chalandise réduite (quelques minutes à pied dans une grande ville). Cependant, si vous avez un point de différenciation net, par exemple si vous êtes réputé pour faire les meilleurs macarons de la région, ou si vous êtes Meilleur Ouvrier de France, les clients peuvent venir de loin pour goûter à vos créations. Ce qui signifie que vous pouvez élargir considérablement votre zone de chalandise au moment de la calculer.
Lorsqu’on calcule une zone de chalandise, il faut tenir compte de la réalité géographique du terrain. La présence d’un fleuve qui traverse une ville va influer sur la zone de chalandise des commerces qui s’y trouvent : en effet, la nécessité de traverser un pont (synonyme de détours et de bouchons) est une barrière pour les clients, qui auront tendance à chercher une alternative sur la rive où ils se trouvent. De même, la présence de montagnes (tunnels, routes sinueuses…) influe sur la taille de la zone de chalandise. Cela constitue des obstacles aux déplacements, et donc un frein à l’accessibilité des commerces.
Exemple de zone de chalandise limitée par la présence d’un fleuve (Lyon)
Deux implantations équivalentes sur les critères cités précédemment peuvent obtenir des résultats très différents selon que la zone où on veut les installer est attractive ou pas. Les cibles se rendent-elles dans la zone, ou s’en éloignent-elles ? Cela peut tenir à plusieurs éléments : la proximité d’autres commerces, de points d’intérêt (éléments touristiques…), de hubs de déplacements (gare…), de lieux de vie quotidienne (administrations, bureau de Poste)… Si votre commerce s’installe à proximité de pôles d’attraction, cela jouera fortement en votre faveur en drainant des clients sur une zone plus vaste. Vous pourrez donc calculer une zone de chalandise sur des distances plus grandes.
Dans la même logique, un commerce qui se trouve sur le lieu de passage des personnes qui se rendent et reviennent du travail (sur des artères fréquentées…) peut attirer des clients aux heures d’embauche et de sortie du travail. Cela veut dire que votre zone de chalandise peut être en réalité beaucoup plus étendue qu’un simple accès à X minutes en voiture. Il faut donc tenir compte des mobilités de la vie quotidienne, qui peuvent influer sur votre zone chalandise.
Conclusion
On voit bien que pour calculer une zone de chalandise, il faut tenir compte d’une multitude de critères, qui vont changer selon la nature du projet. Pour tous les prendre en compte de manière optimale, il est nécessaire d’utiliser un outil de géomarketing qui vous donne la possibilité de faire des simulations, sans repartir de zéro à chaque fois.
Vous pourrez alors étudier plusieurs zones de chalandise possibles pour déterminer le potentiel de chacune en y représentant des indicateurs essentiels (données socio-démographiques, présence de votre cible, localisation de votre concurrence…). Cela vous permet de savoir quelle implantation est la meilleure avant de choisir définitivement votre local.
Pour en savoir + :
FAQ : tout savoir sur une zone de chalandise
1. Quels sont les critères essentiels pour définir une zone de chalandise adaptée à son activité commerciale ?
Pour définir une zone de chalandise efficace, il est essentiel d’analyser plusieurs critères : la distance entre le point de vente et les clients, le temps d’accès, les données démographiques et socio-économiques, ainsi que le profil des ménages du territoire. La connaissance du potentiel de consommation, de la concurrence existante et des habitudes locales permet d’adapter l’offre commerciale et de maximiser l’attractivité du commerce sur la région ciblée.
2. Comment calculer une zone de chalandise avec précision en tenant compte des données géographiques et démographiques ?
Le calcul d’une zone de chalandise s’appuie sur des données géographiques comme les distances ou les trajets depuis le point de vente, mais aussi sur des données démographiques : population locale, pouvoir d’achat, profil des habitants. Il est recommandé d’utiliser des cartes isochrones pour visualiser le temps d’accès, et d’intégrer les éléments socio-économiques pour évaluer le potentiel commercial de chaque secteur.
3. Quelles sont les différentes zones de chalandise et pourquoi sont-elles importantes pour le développement d’une entreprise ?
On distingue généralement trois types de zones de chalandise :
- Zone primaire : correspond à la proximité immédiate, où le taux de fidélité client est le plus fort ;
- Zone secondaire : territoire plus éloigné mais avec un potentiel commercial important ;
- Zone tertiaire ou hors zone : zone d’attraction étendue, mais avec une influence commerciale limitée.
Cette segmentation permet d’optimiser l’implantation, d’adapter l’offre marketing et de maximiser le chiffre d’affaires sur l’ensemble du territoire concerné.
4. Pourquoi l’étude de la zone de chalandise est une étape essentielle avant l’ouverture d’un commerce ou d’un point de vente ?
Connaître sa zone de chalandise avant l’ouverture permet d’évaluer le potentiel du marché local, d’analyser la concurrence, et de déterminer la clientèle cible. Cette étude aide à définir les actions marketing adaptées, à choisir le meilleur emplacement, et à optimiser l’attractivité commerciale. C’est une étape stratégique pour assurer le succès et le développement de l’activité sur le territoire.
5. Quelles données socio-démographiques faut-il analyser pour optimiser la zone de chalandise d’un commerce ?
Il est essentiel d’étudier des données comme la population, le profil des ménages, le pouvoir d’achat, les habitudes de consommation, et les caractéristiques des quartiers. Ces informations permettent d’adapter l’offre commerciale à la clientèle locale, de maximiser le potentiel de vente, et d’optimiser les actions marketing selon les réalités du territoire.
6. Quels sont les avantages d’utiliser Articque pour créer et analyser une zone de chalandise par rapport aux SIG classiques ?
Contrairement aux SIG classiques souvent complexes à maîtriser, Articque propose un environnement simple et intuitif pour créer, cartographier et analyser une zone de chalandise. Articque permet d’intégrer des données géographiques, démographiques, et commerciales, de visualiser les cartes isochrones, d’évaluer l’attractivité locale, et de déterminer le potentiel de chaque territoire. C’est un outil essentiel pour optimiser l’implantation et le développement d’une entreprise.
7. Comment utiliser les cartes isochrones pour déterminer la zone d’attraction d’un commerce ?
Les cartes isochrones permettent de visualiser en temps réel le périmètre accessible autour d’un point de vente, en fonction du temps de trajet. Cette méthode simple permet de définir les différentes zones de chalandise, d’évaluer le potentiel clientèle, et d’optimiser les stratégies marketing en fonction de l’accessibilité du commerce sur le territoire concerné.
8. Pourquoi connaître précisément sa zone de chalandise est essentiel pour maximiser les performances commerciales ?
Connaître sa zone de chalandise permet d’évaluer avec précision le potentiel marché, de cibler les bonnes actions marketing, et d’optimiser l’offre commerciale en fonction du profil des habitants, de la concurrence et des spécificités du territoire. C’est un levier stratégique pour augmenter le chiffre d’affaires et assurer le développement de l’entreprise.
9. Quels éléments géographiques et concurrentiels doivent être pris en compte lors de l’analyse d’une zone de chalandise ?
Lors de l’analyse d’une zone de chalandise, il est important de considérer : la distance et le temps d’accès au commerce, la densité de population, le profil des ménages, la localisation des concurrents, et les données socio-économiques. Ces critères permettent de déterminer le potentiel commercial de chaque secteur et d’optimiser les décisions d’implantation.
10. Comment segmenter une zone de chalandise pour optimiser son action marketing et commerciale ?
Segmenter une zone de chalandise consiste à diviser le territoire en zones différenciées selon des critères comme la proximité, le temps d’accès, le potentiel de consommation, ou le profil des quartiers. Cette segmentation permet d’adapter les actions marketing, de mieux connaître la clientèle, et de maximiser l’attractivité commerciale du point de vente sur l’ensemble de la région.
A propos de l’auteur : Véronique MÉLIOT
J’ai rejoint Articque en 2017 pour créer des contenus web sur la cartographie et ses nombreuses applications métier, dans tous les domaines d’activité.